Dans ce serein décor,
Sous les saules pleureurs,
Au milieu des morts,
Le silence demeure.
Si un jour je meurs,
M’apporteras-tu des fleurs,
Au cimetière dans le vent froid?
Penseras-tu à moi?
Si jamais je meurs,
Dans une lueur blême,
Sur ma tombe en torpeur,
Murmureras-tu "je t’aime"?
Si un jour je meurs,
Notre amour demeure?
Dans ta vie qui se poursuit,
Resterai-je dans ton cœur?
Si jamais je meurs,
Garderas-tu en mémoire,
Notre amour et tendresse?
Raconteras-tu notre histoire?
H. T. Diep.
Les vagues se jettent
Sur les rochers gris.
En l’air quelques mouettes
Font un concert de cris.
Des jours, des années passent,
La mer reste toujours belle.
Mais le temps me laisse des traces,
Des preuves existentielles
Les vagues se succèdent
Sur les sables mouillés.
En moi se succèdent
Mes doux lointains étés.
Ce soir à la plage
Mon coeur est si léger.
Je t’envoie ces beaux nuages,
Mon amour, ma douce pensée.
Hung T. Diep, Eté 2012.
Plage de la Palmyre, Eté 2012.
Diep, Plage de la Palmyre, Huile, 2010.
Goutte à goutte il pleut sur le lac,
Sur les branches, d’une tristesse sans nom.
Les gouttes sur l’eau font de doux tic-tac,
Je suis pris d’une solitude sans fond.
Hung T. Diep, 9/12/2012.
Ce matin, à la mi-automne
Il fait beau, le soleil demeure
Les feuilles jaunes brisent le vert monotone
Une douleur pénètre dans mon cœur
Cet automne-là, dans un cynique décor
Figé sur ton lit, d’une voix affaiblie
"Regarde, Papa, il fait beau dehors"
Murmuras-tu en pleine agonie.
Les feuilles mortes aux bords de l’allée
Roulent dans le vent le long du chemin
Encore un automne, un automne de regrets
Vient réveiller en moi un profond chagrin.
H. T. Diep, Automne 2010.
La lune est suspendue
Sur un ciel bleu de nuit
Dans la pénombre elle luit
e suis seul et confus
La lune de couleur d’or
Jette ses rayons pâles
Sur la nature qui s’endort
J’entends le chant des cigales
La lune, belle et solitaire
Couvre la terre de secrets, de mystères
Dans mille ans sa lueur blême
Donne toujours une tristesse suprême
Je t’aime et je veux que tu le saches
Dans cette vie ou dans un autre destin
Je ne veux pas, que tu le saches
Etre comme la lune en solitude sans fin.
H. T. Diep, Eté 2010.
Il pleut tôt ce matin d’été
Sur le toit, sur les lauriers
Les bruits doux de la pluie
Bercent mon cœur et mon esprit
Les bruits doux, ces mélodies d’antan,
M’emmènent loin, à l’inverse du temps
Des souvenirs décousus, des morceaux de ma vie
Se bousculent, se mélangent,
Font va-et-vient dans mon esprit
Je pars soudain dans un monde virtuel
Où tout est flou, tout est irréel
Je te cherche en vain dans la foule anonyme
Une foule silencieuse, une foule qui me déprime
Je reviens de ce monde de mirages
Il fait beau, la nature s’épanouit
Je me réveille, affligé de ce voyage,
Dans le parfum des roses, parfum de la vie.
H. T. Diep, Eté 2010.
(Paroles pour la musique)
La neige tombe, la neige me rappelle
Le jour de froid où tu es parti
Les flocons blancs couvrent le ciel
Oh combien mon cœur s’alourdit
La neige tombe dans le silence
Sur la ville encore endormie
Âme brisée, chagrin immense
J’écris pour toi cette mélodie
Les années passent, l’amour reste
Dans mes mémoires, dans mon cœur
Et dans la vie qui me reste
Je t’aimerai de tout mon cœur.
H. T. Diep, 2010.
En ce moment je voudrais te dire
Combien je t’aime, combien je t’admire.
Chaque matin quand je me lève à l’aube,
Je pense à toi, à ton doux sourire.
Depuis la nuit des temps on naît et on meurt
Mais la vie admet du bonheur.
Je te dirai chaque matin à l’aube
"Où que tu sois, dans mon cœur tu demeures".
H. T. Diep.
Je marche lentement au bord de la forêt
dans la lumière d’un soleil couchant
Les arbres silencieux expriment leur sentiment
Certains sont pensifs, d’autres résignés
Je ressens une étrange mélancolie
dans ce cadre immobile, intemporel
Je ressens un frisson qui m’anéantit
Seul le ciel restera éternel
Je regarde en silence mon corps qui vieillit
le temps qui s’écoule, le passé qui jaillit
Où sont partis les hommes de jadis ?
Où serai-je cent ans d’ici ?
Je me laisse bercer par ces mille mélodies
venant des étoiles de lointaines galaxies.
Je me laisse emporter dans l’écoulement de la vie
Comme dans le vent une fleur de pissenlit.
Hung T Diep, avril 2006.
(Le 25/01/2004, la veille du décès de mon fils Tuan)
C’est par ce silence que l’on se dit
Adieu adieu à tout jamais.
Au paradis peut-être on se verrait ?
A ce lieu promis, à ce lieu de l’infini ?
Ici on t’aime, on veut que tu restes,
on veut que tu vives parmi nous.
Notre amour est sans contour, ni limite
C’est qui donc, qui arrête ton temps ?
Rien ne justifie que tu nous quittes,
rien ne justifie la mort à vingt ans.
Tu t’en vas pour qui? pourquoi?
Tu t’en vas sans le vouloir
Tu t’en vas sans le savoir
nous laissant dans ce désespoir.
Là où tu seras, y-a-t-il du bonheur ?
Seras-tu seul ? Auras-tu peur ?
Comment vivras-tu sans ta famille ?
Comment feras-tu quand on te manque ?
Rassure-nous que dans ta nouvelle vie
tu te reposes sans souffrance ni douleur
C’est ce qui est dit du paradis
Une chose est sûre, tu es dans nos coeurs.
Tuan, réveille-toi ! Reste avec nous un peu encore
C’est Papa qui t’aime, c’est Maman qui t’adore.
H. T. Diep.
La neige tombe, la neige toute blanche,
sur les toits, sur les nues branches
Tu es parti à travers ces flocons qui dansent
laissant sur Terre tes douleurs tes souffrances.
Dans cette chambre de ton dernier moment,
dans cette lumière un peu étrange,
je pleure je pleure en te regardant
immobile, serein, beau comme un ange.
Il neige sans arrêt, il neige sur les toits,
Est-ce ta manière de nous dire au revoir?
Je murmure encore une fois
Je t’aime, je serai toujours avec toi.
H. T. Diep, 26/01/2004, le jour du décès de mon fils Tuan.
En passant par ce chemin,
je pense soudain à ton destin.
Les arbres sans feuilles de ce matin
semblent pleurer ta tragique fin.
Qui regardera avec moi les feuilles pousser
au début du printemps quand il fait beau ?
Qui sentira avec moi l’odeur de la forêt
quand l’été vient dans les chants d’oiseau ?
Qui regardera avec moi la vallée aux mille couleurs
dans la lumière de l’automne, dans la fraîcheur au bord de l’eau ?
Qui partagera avec moi la beauté de ce chemin ?
Je parle et je ... n’entends que mon écho.
H. T. Diep, 4/2/2004, pour mon fils Tuan disparu à 20 ans.
Je te promets de reprendre la vie,
malgré ma douleur, malgré mon chagrin.
Que fait-on dans ce monde sans magie?
si ce n’est qu’accepter son destin?
Je te promets de reprendre la vie,
même sans espoir, même dans le désarroi.
Je marcherai au milieu des débris
de ma foi cassée, de l’amour brisé.
Je vivrai sans doute, je vivrai sans joie,
mais je vivrai pour penser à toi.
H. T. Diep, 6/2/2004, pour mon fils disparu à l’âge de 20 ans.
Quand j’étais un petit garçon,
je pensais que mourir c’est dormir
dans le cimetière sous le béton
quel que soit le temps, quelle que soit la saison.
Quand j’étais un petit garçon,
je pensais que mourir c’est souffrir
de la solitude et du noir au fond,
du silence effrayant, sans pouvoir le dire.
Je sais maintenant, mon petit garçon,
ce que veut dire le mot mourir.
Retiens ce que je vais te dire,
mourir c’est enfin finir de souffrir.
H. T. Diep, 18/2/2004, pour mon fils disparu à l’âge de 20 ans.
Je me souviens de cette soirée
dans la chaleur de cet été,
on est allés à St Palais,
dans l’ambiance des vacanciers.
Dans le ciel s’illuminait
le feu d’artifice de ce juillet.
Personne ne savait que tu étais
en train de vivre ton dernier été.
Je me souviens de ces sorties
à la Palmyre ou à Royan,
on était là, toute la famille
s’offrant des gaufres et des chichis.
Je me souviens de bons moments
dans le jardin de notre maison
il faisait chaud, il faisait bon
il y faisait un merveilleux temps.
Je pense aussi à ce dîner
à la bougie au pied du pin
On était six plus un copain
On était heureux dans la lumière du soir.
Je me souviens de ton anniversaire
au vingt et un juillet, dans la maison de vacances,
de ton pull orange, de ton sourire éclatant,
de tes yeux brillant du bonheur de vingt ans.
On a passé le mois de juillet
sans voir arriver la pire tragédie
On a passé des moments de bonheur,
sans voir arriver la fin de ta vie.
On revient dans la maison de vacances
Tout est là sauf ta présence
Papa pleure, Maman pleure
ainsi que tes frères et ta petite sœur.
H. T. Diep, 21/2/2004.
A l’hôpital on t’a mis une sonde,
ce tuyau au nez pour t’alimenter.
On a mis aussi une canule
à ton cou percé pour te faire respirer.
Avec la canule, tu parles sans voix
tu n’y peux rien, tu n’as pas le choix.
Sur tes lèvres il faut bien lire
pour savoir ce que tu veux dire.
Avec cette affreuse tétraplégie
qui t’interdit de tenir un livre,
avec cette tumeur qui grossit jour et nuit,
tu ne peux plus te lever du lit.
Des jours durant, malgré ces souffrances,
des mois durant, tu es toujours souriant.
Tu dis ‘je vais bien’ malgré tes douleurs,
tu ne te plains pas, tu caches ton malheur,
car tu crois à la vie sur Terre,
pas autre chose que cette vie sur Terre,
car tu crois à la guérison,
guérison dont nous tous rêvons,
car tu es un formidable garçon
croyant dans cette vie que tout est bon.
Avec courage tu mènes la lutte
contre ton cancer pendant ces cinq mois.
Tout est essayé mais rien ne marche,
ce cancer, diable !, ne mourra qu’avec toi.
Toutes ces souffrances sont inutiles,
car rien n’a pu changer ton destin.
Toutes ces douleurs sont inutiles,
car rien n’a pu empêcher ta fin.
Tu perds finalement ton dur combat
un jour de neige, de froid intense.
C’est dans le sommeil que tu t’en vas
finissant ainsi le temps des souffrances.
Papa, les Mathes, le 26/02/2004.
Sur le cimetière,
tôt ce matin,
il pleut sans cesse,
il pleut sans fin.
Dans ce cimetière
au vent glacial,
dans la lumuère
pâle hivernale,
on porte en terre
un cercueil de chêne,
on porte en terre
ton corps sans âme.
Je tremble de froid,
de désarroi,
une part de moi
s’en va avec toi.
Je suis meurtri
de la séparation,
je suis meurtri
par ton inhumation.
Il pleut sans cesse,
il pleut sans fin,
temps de tristesse,
temps de chagrin.
H. T. Diep, 22/2/2004, pour mon fils disparu à l’âge de 20 ans.
Dans mon jardin revient le printemps
La nature se réveille timidement
Le forsythia d’un air élégant
brise le vert gris de son jaune éclatant.
Dans mon jardin revient le printemps
Les bourgeons se montrent discrètement
L’air est frais mais le temps est excellent
Quelques oiseaux gazouillent paisiblement.
Dans ce parfum, dans cet air de printemps,
dans les rayons d’un soleil hésitant,
seul sur le banc depuis un moment,
je pense à toi, à toi tendrement.
Sur ce banc, il n’y a pas longtemps
tu étais là tout souriant
Désormais sur ce même banc,
tu es absent éternellement.
C’est merveilleux le retour du printemps
mais mon chagrin est toujours grand
Tu me manques, tu me manques tant
pour l’instant et pour tout le temps.
Papa, le 12/3/2004.
Je me promène à la plage
cet après-midi du mois d’avril
La mer est belle, le ciel est sans nuages
Seules les vagues animent ce cadre tranquille.
Je marche le long de la plage
Je pense à ta dernière souffrance
à la douleur sur ton visage
à tes yeux marqués par l’endurance.
Je lève mes yeux vers l’horizon
où le ciel rejoint la mer
Je cherche en vain sur cette toile de fond
le monde virtuel des morts de la terre.
Je me promène à la plage
mon cœur envahi de mélancolie
ma tête remplie de tes images
je m’interroge sur le sens de la vie.
Papa, avril 2004.
Le ciel est bas, le temps est gris
L’automne s’en va, les arbres ont maigri
ça fait un an que tu es parti
Un an de chagrin, de douleur rempli.
La vie continue, les tragédies aussi
Ma vie continue, mon désespoir aussi.
Le temps n’enlève rien, même pas la nostalgie
Le temps n’enlève rien de ma mélancolie.
L’hiver s’installe, le temps se refroidit
La nature s’assoupit sous un ciel assombri
Je lis, je relis les poèmes que je t’ai écrits
Ma gorge est nouée, la douleur m’envahit.
Hung T. Diep, janvier 2005.
Je suis un égoïste
Je garde les joies pour moi
Mais quand je suis triste
J’exprime mes désarrois.
Je suis un égoïste
Je ne veux rien décrire
Mais quand je suis triste
J’ai besoin d’écrire.
Je suis un égoïste
Je ne pense qu’à moi
Car quand je suis triste
J’oublie mes sources de joie.
Suis-je un égoïste ?
Non, ce n’est pas vrai
Suis-je un pessimiste ?
Non, pas tout à fait.
Seulement je suis sensible
à la vie, à l’humain.
Tellement je suis sensible
aux souffrances, aux chagrins.
Je dois être optimiste
Je dois porter un sourire
Même quand la vie est triste
Même quand je dois souffrir.
Hung T. Diep, avril 2005.
L’homme est l’être unique
conscient de son destin,
de sa fin tragique,
au bout du chemin.
J’avance dans la vie,
dans cette voie inconnue
La voie de la vie
C’est une voie sans issue.
J’avance dans le temps,
mon temps se raccourcit
Le temps de la vie
C’est une suite finie.
Le temps laisse des traces
au corps et à l’esprit
Chaque jour sans peine qui passe
est un bonheur inouï.
Le temps est irréversible
Sur la terre ainsi va la vie.
Mais le bonheur y est possible
Sans aller jusqu’au paradis.
Hung T. Diep, avril 2005.
Je suis né dans une ville très belle
entre une rivière et un océan
Sur une colline, la Tour aux Hirondelles
surplombe la ville d’un charme d’antan.
Mon enfance a été ponctuée
par des sirènes aux bombardements
Je devais courir me cacher
comme dans un jeu, un jeu d’enfant.
J’avais cinq ans quand mon père est mort
un jour d’automne, un jour de malheur
Je me suis dit qu’il faut être fort
pour affronter la vie en quête du bonheur.
Hung T. Diep (2004).
Je vous souhaite cent ans de bonheur
En ce moment inoubliable
Je vous souhaite cent ans d’amour,
Même au-delà de la vie humaine
Je vous souhaite une vie partagée
Une vie commune, belle comme une rose
Chaque jour à deux l’amour brille
Comme le soleil qui éclaire, qui réchauffe la terre
Je vous souhaite une vie très riche
Riche en talent, en réalisation
Je vous souhaite, Célia et Nguyen,
Une vie à deux remplie d’amour.
Au mariage de Célia et Nguyen DIEP
H. T. Diep, (23 Mai 2015, en Normandie).